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Directory Of Year 1963, Issue 1
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UNE BIBLIOTHEQUE GRAVEE SUR PIERRE

Year:1963 Issue:1

Column: ARTICLES

Author: HO TSOU-TCHENG

Release Date:1963-04-01

Page: 41,42

Full Text:  


Une section des

Une section des "Classiques de pierre Kaitcheng".

DES documents originaux sur l'histoire de Chine et des spécimens rares de calligraphie, dessins, cartes et décorations artistiques sont abrités dans six hautes salles d'exposition et six vastes galeries du Musée provincial du Chensi à Sian. Tout cela n'est pas contenu dans des livres, mais gravé sur plus de 1.780 grandes tablettes de pierres connues sous le nom de Pei Lin ou Forêt des Stèles.

Histoire de la collection

Il était coutume dans la Chine ancienne de consigner pour l'avenir les événements et enseignements en les inscrivant sur la pierre. Sian, connu sous le nom de Tchangan pendant les nombreux siècles où cette ville fut capitale impériale de la Chine, se glorifie de la plus grande et plus précieuse collection de ces inscriptions. Celle-ci fut commencée en 1087 avec les "Classiques de pierre Kaitcheng", du nom de règne de l'empereur Wentsong de la dynastie des Tangs (618-907), qui fit graver sur pierre en 837 les douze classiques confucéens afin que les lettrés les transcrivent pour leurs études. Les textes, totalisant 650.252 caractères, sont gravés sur les deux faces de 57 stèles, chacune de 3 mètres de haut et 1 mètre de large. Elles furent placées à un moment au collège impérial de Tchangan, mais furent dispersées lorsque la capitale fut mise à sac à la fin de la dynastie des Tangs. Des suggestions furent faites pour leur conservation, mais pendant longtemps rien ne fut mis à exécution; c'est seulement en 1087 que l'empereur Tchehtsong, de la dynastie des Songs (960-1279), les fit rassembler et transporter à l'endroit actuel en même temps que d'autres inscriptions s'étageant de la dynastie des Hans à la dynastie des Tangs (du IIe siècle av. J.-C au Xe siècle ap. J.-C). Des galeries furent alors construites pour protéger la collection. Celle-ci fut l'objet par la suite de réparations et d'enrichissements, certains de grande valeur, mais à la veille de la Libération de Sian en 1949, la Forêt des Stèles se trouvait dans un état déplorable.

Travaux de restauration

Les travaux de restauration commencèrent par le Musée historique du Nord-Ouest, prédécesseur du Musée du Chensi, aussitôt après la Libération. Les tablettes furent réparées et placées dans de nouvelles salles, construites à cet effet et offrant l'espace convenable, selon une disposition systématique. Le musée s'enrichit encore d'un millier d'inscriptions supplémentaires, dont 200 furent exhumées au cours des grands travaux de construction. En 1960, sa collection se montait à plus de 2.000 spécimens allant du IIe siècle av. J.-C. aux temps modernes. Ceux-ci constituent l'actuelle Forêt des Stèles.

En 1955, le musée engagea des experts en inscriptions sur bronze et pierre pour diriger une recherche des tablettes de pierre dans la province. Pour les quelque 200 tablettes qui furent découvertes, un système de classement fut organisé indiquant le lieu de la découverte et comportant des frottis et calques de la pierre. Les plus importantes des stèles, laissées sur leur premier emplacement ou installées en d'autres endroits, furent protégées des éléments par des pavillons spécialement construits. Le Monument du Sage, un groupe du district de Kienhsien, consiste en sept stèles massives d'une pierre rare de Yutien. Il rappelle les réalisations de l'empereur Kaotsong des Tangs (628-684) et fut exécuté sur l'ordre de son épouse, la célèbre impératrice Wou Tseh-tien. Les stèles s'écroulèrent lors d'un tremblement de terre en 1555, mais elles ont maintenant été réinstallées.

Les archives sur pierre de Sian fournissent des données historiques introuvables dans aucun livre. Une trouvaille intéressante est la stèle érigée en 185 dans le district de Hoyang qui relate la répression, un an plus tôt, de l'Insurrection paysanne des Houangkins (Turbans jaunes) dans la province du Chensi par Tsao Tsiuan. Avant cette découverte, l'armée paysanne avait toujours été dépeinte comme opérant uniquement dans les provinces du Chantong, Hopei, Honan, Kiangsou et Houpei.


Une des stèles de pierre le 'Classique Chetai sur la piété filiale

Une des stèles de pierre le 'Classique Chetai sur la piété filiale", calligraphié par l'empereur Hsiuantsong des Tangs (712-756).

La collection de Sian est la plus riche en inscriptions de la dynastie des Tangs. Au début de cette période, les communications étaient bonnes tant à l'intérieur du pays qu'avec les pays étrangers et de nouvelles religions furent introduites de l'étranger en Chine. La Stèle nestorienne, archive sans prix, gravée en chinois et en syriaque en 781 et découverte en 1625, parle de la venue du christianisme nestorien en 636 et expose ses doctrine, pratique et développement en Chine. Les noms de 70 croyants nestoriens sont inscrits en syriaque sur les petits côtés de la stèle. Tout cela se rapporte à un événement important dans les échanges culturels entre la Chine et les pays étrangers dont les livres ne font pas mention. Au commencement de ce siècle, un Danois nommé Holm tenta de faire sortir de Chine en contrebande la Stèle nestorienne, mais il n'y réussit pas et fit faire une copie à la place. Des épitaphes de résidents étrangers en Chine, mises au jour ces dernières années, sont une source de nouvelles données historiques au sujet de la population d'Asie centrale qui vivait à Tchangan durant la dynastie des Tangs.

Le bouddhisme se développa en Chine pendant la dynastie des Tangs et beaucoup de tablettes rapportent les activités et voyages de célèbres bouddhistes. L'empereur Taitsong des Tangs (599-649) écrivit une préface aux canons bouddhiques, qui furent traduits du sanscrit en chinois par le moine Hsiuantsang. En 673, son successeur, l'empereur Kaotsong, la fit graver sur une stèle. Ce monument, appelé Préface aux Enseignements sacrés est une preuve des relations culturelles de la Chine avec l'Inde au début des Tangs. Une tablette portant le dharani (Incantations et formules magiques bouddhiques) en chinois et en népalais est une autre source importante pour l'étude des sectes bouddhistes de l'époque.

Chefs-d'œuvre de calligraphie

Tous les genres de calligraphie depuis les temps les plus reculés sont représentés dans la Forêt des Stèles. Nous ne mentionnerons que quelques-unes des plus célèbres. La Stèle Yichan, à la louange des réalisations de l'empereur Chehouangti des Ts'ins (259-210 av. J.-C.) sous lequel la Chine fut unifiée pour la première fois et la Grande Muraille construite, gravée en écriture tchouan (caractères de sceau) par Li Se qui mourut en 208 av. J.-C. La Stèle des classiques Hsiping porte inscrits les six classiques de Confucius copiés par le célèbre lettré Tsai Yong (132-192 ap. J.-C.)en écriture li (caractères vulgaires). On y trouve aussi des spécimens de l'œuvre des grands calligraphes tang: Yu Che-nan, Eouyang Siun, Yen Tchen-king et Lieou Kongkiuan. La Préface aux enseignements sacrés fut gravée par un moine qui imita le style du célèbre calligraphe Wang Hsi-tche (321-379 ap. J.-C). Cette tablette est considérée par beaucoup comme le plus bel exemple de calligraphie de Wang Hsi-tche parce que l'imitation reproduit l'original jusque dans ses moindres détails. Une très belle calligraphie apparaît également dans les épitaphes gravées au cours de diverses dynasties. Celles appartenant aux Dynasties du Nord (386-581) montrent de la netteté et de la vigueur alors que celles de la dynastie des Tangs sont élégantes et majestueuses.

Cartes et paysages anciens

Les tablettes "Carte de Chine et des pays avoisinants" et "Carte de Chine", basées sur la cartographie de Kia Tan en 801, sont les premières connues qui décrivirent l'ensemble du pays. Les montagnes, fleuves et contours ressemblent beaucoup à ceux des cartes modernes.

Des données importantes sur l'architecture du passé sont fournies par des tablettes où sont représentés les Palais Taiki et Hsingking de la dynastie des Tangs et le Palais Wancheou de la dynastie des Yuans (1279-1368). Le dessin gravé des premiers a beaucoup aidé les archéologues dans leurs fouilles actuelles pour exhumer la capitale des Tangs à Sian.

Des tablettes gravées durant les dynasties ming et tsing et représentant des paysages des monts Houachan et Taipai dans la province du Chensi et des vues de la ville de Tchangan sont un complément utile aux annales locales, car elles donnent un aperçu exact de la topographie et de l'emplacement et du plan des constructions.

Art décoratif

A partir de la dynastie des Hans au VIe siècle, les bases des stèles de pierre étaient de forme rectangulaire. Mais avec les Tangs, beaucoup prirent la forme d'une tortue, symbole de longévité en Chine.

Les décorations sur les petits côtés des stèles apparurent d'abord sous la dynastie des Hans et elles étaient alors d'un dessin assez simple. A l'époque des Tangs, elles s'enrichirent, présentant des motifs de fleurs stylisées entourées de bodhisattvas, serviteurs des immortels, ou de guerriers en bas-relief. Le style de l'ornementation était passé de la simplicité gracieuse à l'extrême luxuriance.

Les stèles portant des épitaphes sont habituellement décorées au sommet sur les côtés de gravures en taille-douce représentant les Quatre Gardiens Célestes ou les animaux symboliques des douze années cycliques. Elles sont parfois bordées de motifs de nuages ou de fleurs et des titres sont gravés dans une écriture artistique en creux.


[注释]
HO TSOU-TCHENG travaille au Musée provincial du Chensi.

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