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Directory Of Year 1963, Issue 1
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"Fleurs" du Tsinghai

Year:1963 Issue:1

Column: ARTICLES

Author: KEH HSING

Release Date:1963-04-01

Page: 34,35

Full Text:  


Hantsoyagu de la nationalité sala, membre de la Commune populaire

Hantsoyagu de la nationalité sala, membre de la Commune populaire "Fleuve Jaune" de la province du Tsinghai, chante une "fleur" à l'heure de la pause. Li Tsou-tsing

LE cœur de la population de la province du Tsinghai - Hans, Tibétains, Houeis, Tous, Mongols, Salas, Kazakhas, est aussi grand et aussi vaste que les steppes illimitées du pays. Vieux ou jeunes, hommes ou femmes, gardiens de troupeaux ou bergers, chameliers de caravane ou bateliers, tous aiment à chanter et à danser. Leur voix, haute et claire, retentit au-delà des villages et à travers les vallées et montagnes, chacun chantant dans son propre langage sur d'innombrables mélodies.

Depuis longtemps, le peuple a qualifié ces chansons de "fleurs", parce que la plupart d'entre elles s'adressaient aux jeunes filles. Le chanteur médite ses paroles tout en chantant, exprimant ses pensées, ses sentiments et aspirations du moment. En général, les chansons sont composées de quatre vers, les deux premiers contenant une métaphore et les deux derniers l'idée principale. Les paroles sont chantées sur des mélodies dont on compte jusqu'à 300 différentes, chaque localité réclamant un des airs comme le sien propre.

Les "fleurs" sont chantées sous des formes très variées. Parfois, une personne pose une question et d'autres lui répondent à distance. Mais quelquefois, de nombreuses voix chantent en chœur. Il arrive aussi qu'une personne chante un couplet qui sera repris et continué par un groupe. C'est ainsi que la chanson peut se prolonger si longtemps que la suite doit être remise au lendemain.

A l'occasion de chaque fête traditionnelle, des réunions de "fleurs" sont tenues dans maints endroits. Jeunes gens et jeunes femmes, qu'ils habitent près ou loin, à cheval ou en charrettes se rendent sur les places de marché pour prendre part aux compétitions de "fleurs". Ceux qui ont le mieux interprété les chansons populaires ou qui ont montré le plus d'invention pour composer les paroles, deviennent les héros de la journée. Ainsi, de nouveaux artistes, chanteurs de "fleurs", ne cessent de surgir des rangs du peuple.

La forme la plus courante pour faire sa cour et des déclarations d'amour est le dialogue qu'un couple compose au fur et à mesure qu'il chante.

Jeune fille:

Cerise succulente est lente à se former,

Des racines la sève est bien lente à monter.

Les mots me font défaut pour exprimer mon cœur,

A travers la chanson, je parlerai sans peur.

Jeune homme:

En lisière du bois croît l'arbuste épineux,

En son cœur vous trouvez le bouleau gracieux;

Sans vous connaître encor, je ne saurais parler

Mais dans une chanson, vous répondre est aisé.

Autrefois, serments d amour et promesses de mariage étaient souvent échangés sans crainte et ouvertement au mépris des forces féodales. C'est ce que nous voyons dans la chanson suivante:

Jeune homme:

Votre cœur, serrure en cuivre poli

Demande la clef assortie;

Le fruit est insipide arraché brusquement,

L'amour, lui aussi, exige consentement.

Jeune fille:

Si vous l'arrosez, la pivoine fleurira,

Si vous la soignez, verdure lui poussera;

Nos familles sont contre, à nous de décider,

Pour le mariage, à nous deux de parler.

LES chansons devinrent une arme puissante dans des luttes de toutes sortes. Chez les Tous, il est une légende qui dit que dans un temps fort reculé, de gros pythons infestaient le pays, dévorant les bestiaux et ravageant les récoltes. Une jeune fille fort sensée, nommée Fleur d'Argent, appela ses sœurs et leur dit: "Puisque nos chansons enchantent tout le monde, il est peut-être possible de s'en servir pour dompter nos ennemis." Ainsi, les jeunes filles prirent chacune un anneau de fer et s'en allèrent dans la montagne où elles commencèrent à danser et à chanter. Attirés par la beauté de leur voix, les pythons sortirent de leur repaire, tombèrent en extase et restèrent allongés par terre immobiles. Aussitôt, les jeunes filles glissèrent les anneaux de fer autour de leur cou et les tuèrent.

Sous le régime du Kuomintang, le peuple eut à subir des cruautés inhumaines. Mais, avec des paroles ardentes inspirées par le feu qui brûlait dans son cœur, il chantait ses haines et son désir de revanche. Naturellement, les "fleurs" devinrent alors objet d'exécration et d'effroi aux yeux de la classe dominante et des propriétaires fonciers. Ils disaient que c'étaient là "paroles vulgaires, grossières, à bannir dans les bonnes compagnies". Mais c'était tout bonnement, comme ils l'admettaient d'ailleurs, que les "fleurs éveillaient la conscience du peuple et incitaient à la révolte." Dans l'espoir d'étouffer ces chansons, il fut interdit de chanter des "fleurs" dans certains endroits. C'est ainsi que dans la montagne Hokia, un propriétaire terrien fit suspendre une tête de mouton à un arbre s'élevant près de la route de Lantcheou, avec une pancarte ainsi libellée: "Quiconque chantera une 'fleur' devra donner un mouton en amende."

Mais les "fleurs" continuèrent à résonner partout tant dans la montagne que dans la steppe. Elles demeuraient une dague menaçant les gouvernants. En voici une qui est une amère protestation:

Vous coupez notre chair et vous raclez nos os,

Puis, les faites griller pour en avoir la mœlle,

Nous rendons, pire qu'un chien, notre dernier râle,

Et sans pouvoir encor payer l'impôt.

On recourait aux mêmes métaphores pour presser le peuple de se mettre debout et d'entrer en action.

Forge un sabre en acier et trempe-le dans l'eau,

Mort au loup mangeur d'homme et qu'il n'en reste rien,

Ecorche-le, fais-en sortir les os,

Et jette-moi sa viande aux chiens.

Les "fleurs" s'épanouissent abondamment après la Libération, c'est la première fois que le peuple peut les chanter avec une entière liberté et les chansons éclatent non seulement dans les steppes mais dans chaque ville. Grâce à l'aide des travailleurs culturels, elles sont bientôt notées par écrit et portées sur la scène.

Les impressions profondes inspirées par la vie nouvelle sont exprimées par le peuple dans beaucoup de ces "fleurs" où se manifeste son attachement au Parti et au président Mao Tsé-toung.

Le soleil paraît, sa lumière gagne tout,

L'eau du Lac Tsinghai à jamais sera claire;

Mao Tsé-toung sauve ceux qui ont tant souffert,

Et nous, les opprimés, il nous a mis debout.

Des sentiments similaires se manifestent dans une des chansons les plus populaires parmi les Tibétains du Tsinghai.

Les poils de nos yacks sont tressés en une corde,

Attachée aux sommets des montagnes.

Comptez donc les poils de la corde,

Autant de yacks dans nos communes populaires.

Le ciel est beau, l'orient est rouge,

Jusqu'à Pékin, se déploie notre corde.

Par monts et rivières, océans de nuages,

Elle lie notre steppe à Tien An Men.


[注释]
KEH HSING travaille à la Fédération de littérature et d'art du Tsinghai et a recueilli beaucoup de chansons populaires.

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