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Directory Of Year 1963, Issue 1
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LE SOL ROUGE RENDU FERTILE

Year:1963 Issue:1

Column: ARTICLES

Author: PEI TEH-AN

Release Date:1963-04-01

Page: 14-16

Full Text:  


Une bonne récolte de patates douces plantées entre des rangées de pêchers et de poiriers.
Lou Tche-kouang

Une bonne récolte de patates douces plantées entre des rangées de pêchers et de poiriers. Lou Tche-kouang

DES que les trains pénètrent dans la province du Kiangsi, les voyageurs sont immédiatement frappés par les vigoureuses moissons vertes, les vergers bien ordonnés et les plantations de thé prospérant sur des étendues de terre rougeâtre. Les plus impressionnés sont ceux qui ont jadis connu le Kiangsi, lorsque la "terre rouge" était une terre inculte.

Couvrant 19% des terres du globe, cette terre rouge est l'un des principaux types de sol des régions tropicales et subtropicales. Elle représente 46% des terres du Kiangsi. Elle est maigre, très acide, et peu apte à retenir l'humidité et les engrais. Elle est visqueuse par temps humide et dure comme roc quand il fait sec. Les cultivateurs de la région la dépeignent comme "une plaque de cuivre quand il fait beau, un étang de vase quand il pleut".

Avant la Libération, certaines régions basses et plates avaient été défrichées pour être labourées, mais le rendement des récoltes était très faible. Pendant les années 30, alors que le Kiangsi était une région de bases révolutionnaires du Parti communiste chinois, le Kuomintang la soumit à des campagnes d'encerclement et d'extermination réitérées, rasant les forêts et semant la désolation dans les villages. La perte de l'eau et du sol s'avéra particulièrement grave dans les districts du sud de Joueikin et de Hsingkouo. Vingt années de destructions sauvages perpétrées par les réactionnaires convertirent les épaisses forêts vertes en déserts séparés par de profonds ravins.

Pour développer la production agricole, il faut que le Kiangsi défriche sa terre rouge et élève la production sur les terres déjà cultivées. C'est pourquoi notre Institut de Recherches agronomiques du Kiangsi a pris l'utilisation et l'amélioration des terres rouges comme un des principaux thèmes d'études. En douze années d'efforts, un cinquième des 15 millions de mous (soit un million d'hectares) de la terre rouge arable de la province a été mis en culture.

Ne disposant au début que d'une force technique limitée et que de très peu de données scientifiques, nous avons rencontré naturellement des difficultés et essuyé des échecs. Mais, en travaillant en collaboration étroite avec les paysans, en apprenant d'eux et en faisant le bilan de leur savoir, et grâce à des expériences et à des études répétées, nous avons enregistré un certain nombre de résultats appréciables.

Sur la bonne voie

C'est en 1950 que plusieurs agronomes et techniciens du sol de l'Institut établirent une ferme expérimentale de 800 mous sur la terre rouge à Pokang dans le district de Nantchang. Leur première récolte fut très maigre. Les plants de soya fleurirent mais ne portèrent aucun fruit; plus des 60% des arachides n'avaient pas de graines et la récolte de coton, non égrené, se réduisait à 5 kins par mou. Cet échec souleva un grand débat parmi les scientifiques. Certains perdirent confiance et affirmèrent que la terre rouge, si pauvre en substances nutritives, était tout juste bonne pour la plantation d'arbres. Un autre groupe prétendait que la possibilité d'en obtenir des récoltes avait été prouvée par des paysans qui avaient réussi à faire produire convenablement la terre rouge en certains endroits, bien que sur de petites superficies seulement. L'Institut décida finalement de prendre un nouveau départ en recueillant l'expérience des paysans pour en tirer les conclusions et l'appliquer dans la production.

En 1951, des équipes de recherches se rendirent à Fengtcheng, Tsinhsien et autres régions où la terre rouge était cultivée. Nous découvrîmes que les cultivateurs réussissaient à cultiver le blé, le soya, le coton et nombre d'autres plantes en préparant le sol avec du fumier de ferme. Dans certaines régions, ils obtenaient jusqu'à trois récoltes par an. Quand les paysans avaient commencé à mettre en culture, ils avaient d'abord planté des patates douces et des arachides, plantes convenant mieux que d'autres à la terre rouge. Ils avaient accumulé un tas d'expériences quant au choix des variétés d'arachides notamment: une variété hâtive avait donné beaucoup moins de gousses vides que la variété tardive. De tout ceci, nous avons déduit que nos cultures expérimentales n'avaient rien donné parce que nous avions uniquement utilisé des engrais chimiques et choisi des plantes et des semences non appropriées.

Instruits par ces leçons, nous avons expérimenté la faculté d'adaptation à la terre rouge de différentes plantes et sélectionné quantité de graines convenant à ce sol. Nous en avons conclu que le facteur principal pour l'adaptation était une forte résistance à la sécheresse, à une faible nutrition et à l'acidité. Nous avons aussi sélectionné et cultivé des plantes vivaces - arbres fruitiers, théiers et arbres à thé oléagineux - qui s'adaptèrent bien. Nous découvrîmes que l'application d'engrais chimiques était la méthode de base pour l'amendement du sol lui-même. Des essais à notre ferme expérimentale montrèrent que toutes ces mesures réunies menaient à un accroissement continu de la fertilité et des récoltes. Pour les arachides, la récolte par mou s'était élevée de 100 à 200 kins et de 700 à 1.200 kins pour les patates douces.

La ferme expérimentale elle-même, qui avait dû compter sur des subsides de l'Etat en 1952, versait un bénéfice à l'Etat deux ans plus tard.

Développement des fermes d'Etat

Ces premiers succès furent vite connus du gouvernement provincial. En 1956, son département d'agriculture, d'afforestation et de défrichement créa les premières fermes d'Etat sur la terre rouge. Son but était de montrer la voie pour l'utilisation et l'amendement de ce sol et de propager les résultats dans toute la province. Les fermes, d'une superficie moyenne de 20.000 mous chacune, sont situées le long des principales voies de communication: la ligne de chemin de fer Hangtcheou-Tchoutcheou qui traverse le Kiangsi de l'est à l'ouest, la ligne Nantchang-Kieoukiang dans le nord du Kiangsi et la route Hounan-Kiangsi. Certaines se spécialisèrent dans les cultures vivrières, d'autres dans l'élevage, d'autres encore dans les cultures industrielles: ramies, théiers et mûriers, ou enfin dans l'arboriculture. Toutes possèdent leurs propres services de recherches, composés en partie par des membres de notre Institut qui aident à généraliser et à répandre les expériences satisfaisantes et à résoudre les nouveaux problèmes qui surgissent dans la production. L'un de ces problèmes était d'obtenir suffisamment de ces engrais organiques qui s'étaient avérés une nécessité vitale. Le fumier de ferme ne pouvant être accumulé en quantité suffisante, ou assez rapidement, les techniciens proposèrent d'utiliser l'engrais chimique pour faire de l'engrais organique. Ce qui fut fait en stimulant la croissance des plantes pour engrais vert en hiver et donna de bons résultats.

Les théiers, arbres à thé oléagineux, arbres fruitiers, et mûriers s'adaptent plus facilement à la terre rouge des régions montagneuses, mais plusieurs années leur sont nécessaires pour produire. Les fermes ont trouvé la solution du problème des trop lourds investissements; elle implique la culture intercalaire de plantes annuelles entre les plantes vivaces. Celles-ci sont plantées très près l'une de l'autre mais en ménageant de larges espaces entre les rangées pour les plantes annuelles. Cette méthode s'est également révélée efficace pour empêcher la perte d'eau et de sol et pour surmonter la sécheresse. Ainsi que beaucoup d'autres, elle a permis aux fermes d'obtenir rapidement des revenus appréciables contre de petits investissements.

Voyons la Ferme d'Etat de Lieoukiatchan dans l'est montagneux du Kiangsi. En 1956, quand Tchang Yu-min, secrétaire adjoint du Parti du district de Koueihsi s'y rendit en compagnie de 200 techniciens et cultivateurs, ce n'était qu'une immense étendue de buttes de terre rouge avec, çà et là, un bouquet d'arbrisseaux. Le défrichement commença en débarrassant 2.300 mous des plantes sauvages. Tchang Yu-min et ses collègues rendirent aussi visite à 260 paysans de 27 villages avoisinants pour réunir davantage de renseignements sur le sol de la région.

Avant de commencer la culture de l'engrais vert avec de l'engrais chimique, la ferme se procura de l'engrais organique en envoyant l'hiver des gens ramasser les gadoues de Nantchang, Yingtan et autres endroits, et jusqu'à la vase du lointain lac Honghou. De cette façon, elle réussit à épandre 5.000 kins de matières organiques sur chaque mou, ce qui fut pour beaucoup dans la bonne récolte obtenue en 1957. A présent, la ferme cultive l'engrais vert et élève des porcs en grande quantité, il n'est donc plus nécessaire de se déplacer pour aller ramasser l'engrais.


Plantation de thé de la Ferme de Lieoukiatchan
Kouang Tchouan-lin

Plantation de thé de la Ferme de Lieoukiatchan Kouang Tchouan-lin


Les terres rouges incultes avant leur amendement.

Les terres rouges incultes avant leur amendement.


Techniciens et cultivateurs coopèrent pour procéder à une élude du sol.
Kouang Tchouan-lin

Techniciens et cultivateurs coopèrent pour procéder à une élude du sol. Kouang Tchouan-lin

La forte teneur en sable de la terre rouge de Lieoukiatchan et la moyenne de température élevée entraînent une rapide évaporation de l'humidité du sol; une période de sécheresse de 35 à 50 jours a généralement lieu entre juillet et septembre. C'est le plein moment de la pousse et il n'y a ni rivières ni eaux souterraines dans la région susceptibles d'apporter quelque remède à la situation. Après bien des discussions, les techniciens et les cultivateurs, unissant leurs efforts, ont trouvé des mesures pour surmonter les difficultés. Outre la construction de réservoirs et de talus en bordure des champs pour emmagasiner l'eau et la plantation de bandes forestières de protection, ils ont semé 10 à 20 jours plus tôt de sorte que racines, germes et feuilles soient bien développés au moment où commence la période de sécheresse; ils ont en outre employé des semences résistant à la sécheresse et procèdent à des sarclages et binages fréquents.

La superficie de la ferme a aujourd'hui décuplé. En plus des cultures vivrières et du thé, elle pratique l'arboriculture et élève des poissons, des abeilles et des vaches laitières. Elle a vendu l'an dernier 1.100.000 kins de grains à l'Etat. Devant ces succès, les gens ont changé d'avis sur les possibilités offertes par la terre rouge et les visiteurs affluent pour voir de leurs propres yeux les merveilles créées par l'homme. En 1957, le Ministère du Défrichement a convoqué une "conférence sur place" à la Ferme d'Etat de Lieoukiatchan. Des représentants de plus d'une douzaine de provinces sont venus discuter des problèmes d'avenir pour l'utilisation de la terre rouge dans le sud de la Chine.

Développement de grande envergure

Depuis 1957, de nombreux groupes d'habitants des bourgs et des villes ont répondu à l'appel du gouvernement provincial pour défricher les montagnes et les terres vierges. Travaillant avec les paysans, ils ont installé plus de 200 fermes d'Etat, qui se trouvent en majorité sur quelque 800.000 mous de terres défrichées dans les régions montagneuses de la terre rouge. Certaines se trouvent au fond des montagnes ou le long des rives lacustres.

Aujourd'hui, les fermes d'Etat du Kiangsi sont plus grandes qu'autrefois et offrent des productions plus variées. Prenons comme exemple la Ferme de Yunchan du district de Yongsieou. Ses terres s'étendent sur de hautes montagnes, des plaines riveraines de lac et des collines; elle cultive un total de 35.800 mous de terre. Ses cultures comprennent céréales, coton, plantes oléagineuses, bois d'œuvre et arbres fruitiers, poisson et bétail. Entre 1958 et 1962, ces fermes du Kiangsi ont vendu à l'Etat un total de 170 millions de kins de grain, 140.000 porcs, 720.000 volailles, et du bois d'œuvre, des plantes médicinales et des fruits en quantité.

Les fermes d'Etat ayant montré la voie, les communes populaires envoient aussi des équipes défricher la terre rouge. Un bon exemple est celui de la Commune Siaolan dans le district de Nantchang, qui prêta d'abord peu d'attention aux terres rouges incultes environnantes. Pendant l'hiver de 1960, quand ses membres eurent vu la ferme d'Etat voisine récolter du grain en abondance sur un tel sol, ils défrichèrent eux-mêmes 1.800 mous. En 1961, ils y récoltèrent 82.000 kins de blé. Cet été, la Commune a souffert des inondations, mais ses pertes ont été compensées par le grain récolté sur les terres défrichées.

Nouvelles recherches

Notre Institut continue ses recherches pour la mise en valeur de la terre rouge. Lors de l'inspection nationale du sol en 1958, aidé par des experts des sols et des fertilisants de l'Académie des Sciences de Chine, il a coopéré avec des techniciens d'autres organisations agricoles pour procéder à l'inspection des régions de terre rouge inculte de toute la province. Les communes populaires elles aussi ont aidé au travail de différentes manières. Au cours de ce processus, beaucoup d'agriculteurs ont reçu une formation de techniciens du sol dans des classes à enseignement accéléré et des réunions d'échanges d'expériences.

L'inspection s'est terminé en deux ans. Nous pouvons maintenant classer la terre rouge du Kiangsi en trois régions principales - montagnes, collines élevées et petites collines-et en douze sous-régions. Nous avons aussi tracé des plans pour leur utilisation et amendement à l'intention des fermes. Ces plans ont trait aux méthodes de défrichement, sélection des variétés et semences des plantes et arbres fruitiers, règles pour l'application des fertilisants, mesures pour prévenir et combattre la sécheresse et conserver l'eau et le sol.

Les fermes d'Etat et les communes populaire se fixant des objectifs plus élevés pour accroître considérablernent le rendement, le problème principal est maintenant de rendre les terres défrichées plus fertiles. Ce travail a commencé en 1958. Jusqu'ici, nous avons découvert que nous devons appliquer différentes sortes et différentes quantités d'engrais aux terres suivant leur degré d'évolution. Le fumier de ferme et les engrais phosphatés sont plus efficaces pour une terre encore peu évoluée; l'engrais vert et le fertilisant de nitrogène sont meilleurs pour des terres bien faites. L'acidité de la terre qui n'est pas encore bien évoluée peut être réduite en mélangeant de la chaux à l'engrais, ce qui contribue à accroître l'efficacité de l'engrais même. Dans les régions où la couche de terre est mince, le labour profond en hiver conserve l'humidité et stimule la croissance des racines. Nous sommes en train de faire des expériences plus poussées en fait de ces premières conclusions, en différents endroits.

Les succès du Kiangsi en douze ans ont prouvé que lorsque le peuple tient en main sa propre destiné, il peut transformer la maigre terre rouge en terre fertile. A l'avenir, grâce aux efforts conjugués des scientifiques et des cultivateurs, les vastes étendues de terre rouge du sud de la Chine seront mises complètement au service de notre agriculture socialiste.

1 mou = 0,03 ha. 1 kin = 0,5 kg.


[注释]
PEI TEH-AN est directeur du département des sols et fertilisants de l'Institut de Recherches agronomiques du Kiangsi.

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